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Échec et mat
Quelque part en territoire soviétique, deux ennemis eurent l’idée de se défier aux échecs. L’un était autrichien, de petite taille, doté d’une moustache peu commune, faible mais fort de caractère. L’autre était géorgien (récemment soviétique), imposant, fanatique et prêt à tous les sacrifices afin de remporter une flamboyante victoire. Les deux hommes se détestaient à un point tel qu’il était pratiquement impossible que l’un d’entre eux ne ressorte (moralement) entier de cette joute. La planche où le duel allait se dérouler était trouée, humide et partiellement couverte de boue. En d’autres mots : un enfer pour les pions et les fous qui allaient s’y aventurer. Après une longue période d’hésitation, la première pièce à être jouée fut l’un des cavaliers de l’autrichien.
En quelques tours, plusieurs pions sous le commandement du géorgien tombèrent suite à l’irrésistible avancée de son petit moustachu d’opposant. L’attaque du petit homme au caractère grotesque se caractérisait d’une parfaite synergie entre les tours, rouant l’adversaire de coups tous aussi explosifs les uns que les autres, et des cavaliers, solides hommes de choc dont la cruauté était imparable. De l’autre côté des soixante-quatre cases, le grand homme, voyant son armée proche de la pire des débâcle, se refusa à la défaite. Pour lui, l’ordre de bataille qu’il s’était fixé était clair : plus un pas en arrière. Son fanatisme le fit bouillir dans sa haine de l’autrichien. C’est alors qu’il se décida impulsivement à sacrifier le reste de son armée de pions conscrits et de fous dont il pouvait à présent se vanter d’égaliser leurs démences… La surprise, et bientôt la panique, ne tardèrent pas à gagner le camp du petit caractériel qui lui faisait face.
Le vent changea soudain en dévafeur du faiblard au caractère difficile. La boue, qui recouvrait une partie non négligeable de l’impratique planche, eut bientôt raison de sa si précieuse cavalerie, embourbée à un point critique. Les tours furent les prochaines à quitter brusquement le champ de mars, car elles furent incapables de tenir leurs positions face au flot impressionnant de pions alignés par le géorgien, fanatiquement déterminé à mettre un terme à la bataille. Après une longue boucherie logique, il ne restait plus aux belligérants que quelques pions et un roi, manifestement amputé de la confiance de ses frères d’armes. Pour en finir une fois pour toute avec cet affrontement, les deux rivaux donnèrent l’ordre d’un assaut général presque en même temps. La lutte était serrée, la tension était palpable. Les deux commandants étaient complètement terrorisés à l’idée que la partie, et leurs réputations, allaient se jouer lors des tout prochains coups.
- Échec et mat ! Fit le géorgien, totalement euphorique.
Le duel venait de s’achever. Le grand homme, dont la gloire venait d’être consacrée, jubilait tandis que l’autrichien quittait le lieu de la rencontre , déçu et frustré. Les semaines qui suivirent, les presses du monde entier firent état de cette partie d’échecs épique entre Adolf Hitler et Joseph Staline dans Stalingrad.